Vous aimez profiter de l’extérieur à cheval ? Rien ne vous en empêche. Les règles de sécurité sont les mêmes qu’à califourchon : être à l’aise aux trois allures et pouvoir aborder un obstacle naturel, maîtriser son cheval de manière générale. Et vous voilà prêtes à goûter les joies de la nature, dans les fourches cette fois.

Nul doute que vous suscitiez l’étonnement des passants, en montant « en dame ». Non seulement l’étonnement, mais aussi les questions : est-ce difficile, est-ce confortable, comment tient-t-on en selle… Petit échantillon de nombreuses interrogations. Et si l’amazone est souriante et avenante, loin de l’image austère et élitiste qu’on rencontre parfois, l’intérêt pour la monte dans les fourches n’en sera que plus réel. Quoi de plus convaincant qu’une amazone affichant un grand sourire, et laissant caresser son brave cheval de bon cœur ?

Et je puis vous dire qu’une amazone passe partout. Ce ne sont pas mes consoeurs voyageuses au long cours qui me contrediront. Les difficultés de terrain se gèrent facilement, l’équilibre s’affirme grâce à la stabilité d’assiette, et les pieds du cheval font le reste. D’expérience personnelle, les dénivelés du Jura, les contreforts de Pyrénées et l’Ardenne Belge m’ont vue passer sans encombre…

Comme cavalière d’extérieur, j’emploie (alors que ce n’est recommandé par aucun manuel d’amazone, j’avoue) un hackamore au lieu d’un mors. En fait, on préconise souvent d’employer une embouchure plus forte en amazone qu’à califourchon, parce que l’amazone encadre moins son cheval que le cavalier.

Ceci précisément ne correspond pas à ma philosophie ni à l’éducation que je donne à mes chevaux. Aucun ne tire, n’embarque ou ne présente un danger en extérieur. J’en veux pour témoin cette anecdote d’une amie qui m’a un jour dépassée dans une longue prairie, et en plein galop. Par jeu, elle a ôté le hackamore de Idaho (il n’y a pas de sous-gorge) en passant, et je me suis retrouvée avec les rênes en main, et plus de cheval au bout. Idaho a continué à galoper tranquillement, et s’est arrêté à la fin du champ, et pourtant c’est un petit cheval plein de sang. Non qu’il soit extraordinairement bien élevé (quoi que…), mais simplement parce qu’il n’avait aucune appréhension, vu que je n’en avais pas non plus. La sensation de liberté était… géniale !

Comme en extérieur la plupart du temps je suis rênes longues et que je laisse mon cheval brouter, il a la liberté de sa bouche. Je vous suggère donc d’employer l’embouchure dont vous avez l’habitude en pareil cas à califourchon : il faut vous sentir à l’aise.

Attention toutefois : l’extérieur est aussi une discipline, ou il faut avoir la maîtrise du cheval, et lui faire confiance. Ce qui signifie qu’avant de concrétiser ce doux rêve, il faudra acquérir de bonnes bases, tant en équitation qu’en amazone. L’extérieur ne s’improvise pas.