Je m’appelle Indio (de mon petit nom : Bonhommet), et je suis un PRE (Pure Race Espagnol, s’il vous plaît !) né en 1995. Je suis beau (très beau même), plein de crins partout (demandez à toutes les gamines qui n’arrêtent pas de me brosser les crins), pas grand (la patronne dit que c’est mieux), cool (la patronne dit « diesel 1000 tours »), bref, la perfection faite cheval (demandez à la patronne…) moins un petit détail, juste deux fois 300 gr en moins, mais qui n’altère en rien ma prestance, je vous assure !!!

Ma patronne n’est pas une cavalière classique, c’est une voyageuse. Mieux (pour moi !) : elle a horreur de ce drôle de bac à sable où beaucoup de bipèdes s’obstinent à nous faire tourner pendant des heures et des heures. Quelle drôle d’idée ! Mais de temps en temps, on tourne un peu quand même, parce qu’il paraît que je dois « travailler ». Hou le vilain mot ! Mais je travaille, moi, en extérieur ! Déjà, je guide les copains : c’est la patronne qui tient la carte, d’accord, mais c’est moi qui fait le gros du boulot, quand même ! Devant, je suis le chef ! Derrière, je m’ennuie, j’herborise, je flâne… et j’y perds tout mon allant ! Donc finalement je préfère être devant !

Mais revenons à nos moutons : donc, de temps en temps, je dois « travailler » sérieusement, en piste. Et c’est là qu’intervient l’amazone. Ben oui : c’est elle qui donne cours à la patronne. Non, pas en amazone, enfin, pas à la patronne. Mais à moi, oui ! Que je vous raconte comment ça s’est passé la première fois.

On rentrait d’une jolie balade, et j’étais … pas fatigué du tout ! On s’est arrêtés au manège, et l’amazone a dessellé mon copain Daho pour me mettre un drôle de truc sur le dos. Elle est bizarre, cette selle, mais je n’y ai pas fait très attention. La patronne m’a un peu longé, en serrant (elle qui a horreur de ça !) les sangles : paraît que c’était une question de sécurité, dixit l’amazone. Et puis l’amazone s’est assise sur moi, doucement. Elle a passé sa jambe et s’est calée dans sa selle. On a fait un petit tour comme ça, l’amazone tranquille sur mon dos, et la patronne qui me guidait. Moi, je me demandais ce qu’elles allaient encore inventer, et j’étais bien sage.

Finalement, la patronne nous a abandonnés, l’amazone et moi, et les choses sérieuses ont commencé : suivre la piste, faire les coins, tourner à gauche, tourner à droite. C’était bizarre, cette longue cravache qu’elle m’appliquait sur le flanc. Faut dire que j’aime pas trop les cravaches… Mais là, ça ne me dérangeait pas trop. Et puis elle m’a demandé de trotter : je ne me suis pas fait prier. Ca avait l’air bien confortable là-haut : l’amazone ne bougeait pas de mon dos, en tout cas. Même elle avait l’air contente, contente ! Paraît que je suis « un bon petit cheval très facile, et très bien mis ! ».

Là où c’est devenu franchement comique, c’est quand elle m’a appliqué sa jambe, puis sa cravache sur le flanc, comme pour me pousser à marcher de travers, ce que j’ai fait ! Surprise, j’ai eu droit à « Bien, Bonhommet, c’est super ! », et à une gratouille sur l’encolure. C’est ça, le dressage, suffit de croiser les papattes ? Fastoche ! Et puis elle a recommencé à appliquer sa cravache et sa jambe, et là j’ai pas compris ! Du coup, je me suis arrêté et j’ai secoué la tête ! L’amazone a éclaté de rire, et elle a dit à la patronne : « C’est pas grave, je veux lui demander des choses qu’il ne connaît pas, tellement tout est facile avec lui ! Ce sera pour une autre fois… » Elle m’a caressé, remercié, et est descendue, toute contente. Quoi ? c’était déjà fini ? Mais je voulais encore bien jouer, moi !!!

Voilà comment s’est passée ma découverte de la monte en amazone, et si ce n’est pas plus dur que ça, je veux bien devenir un « cheval de dame » à plein temps ! En plus, j’a-do-re aller farfouiller sous les jupes !

Et il signe de la pointe de son sabot… d’un I qui veut dire Indioooo