Voiture chargée la veille en prévision du grand chambardement, on pêche Catherine sur le bord du chemin, et premier dépôt à Bihain : Daho, les bagages et Catherine. Retour à la maison pour prendre la suite de la troupe : Mimi, Bonhommet, Ice et le restant des paquets.
Les chevaux sont installés dans une pâture bien ventilée. Quant à nous, nous sommes logées dans le studio, très confortable et si « cosy ». Le soir nous passons une excellente soirée et découvrons un très bon resto chinois ! Qui a dit que rando rimait avec gastro(nomie) ???

 

Il y a dans la région 2 grands événements équestres : le concours complet de Mont-le-Soie (à 15 km) et le TREC de Gouvy (de l’autre côté des bois de Bihain). Notre gîte est littéralement pris d’assaut par les compétiteurs et affiche complet. Ce samedi, c’est le POR du Trec, et nous allons nous y aventurer avec beaucoup de plaisir : on prend les contrôles à rebours, on fait la rencontre hautement improbable au milieu du bois d’une très vieille connaissance, on passe quelques gués…
Il fait très beau, juste pas trop chaud, et nous en profitons pleinement. Catherine n’est pas encore vraiment dans l’esprit et dans le bain de la rando, mais ça va venir ! Surtout quand elle ne mettra plus ses gants !
Très bonne journée, qui se termine autour d’une tablée internationale, à savourer un délicieux repas.
Catherine nous abandonne tôt matin : elle est juge aux obstacles du parcours de cross à Mont-le-Soie. Nous laissons donc Ice au gîte (ce qui ne fait pas vraiment son bonheur…).
Nous partons à 4 dans les bois derrière Bihain, sur recommandations de Tanguy. Joli tour, un peu plus court que la veille : les bois sont magnifiques, et notre chemin passe par une petite rivière qu’il faut remonter sur une cinquantaine de mètres.
Nous nous ferons un petit peu saucer par une pluie soudaine, qui durera à peine 10 minues : rien de grave, donc, et cette ondée rafraîchit bien agréablement l’atmosphère. Quand nous revenons le soir, un plantureux repas nous attend, comme toujours avec Blandine, et Catherine nous revient avec un joli bronzage.
Changement de programme de dernière minute : Mimi et moi suggérons à Catherine d’appeler le proprio d’un petit cheval dont elle est amateur, histoire de pouvoir l’essayer en extérieur avec nous, le- dit cheval résidant à quelques km de notre gîte. Ainsi est fait : RV est pris avec le monsieur, et nous nous mettons en route. Mimi nous a concocté un itinéraire de derrière les fagots, que ne connaît pas notre hébergeur : nous partons donc à l’aventure.
Un premier chemin empierré à la sortie du village semble être le bon : Mimi nous y engage… Nous le suivons pendant quelques centaines de mètres, puis Mimi ronchonne, le nez dans ses cartes : « ça ne va pas, non, ça ne va pas ! ». Il semblerait que nous ayons loupé un autre empierré, vers notre droite. Demi-tour, et d’empierré, point ! On distingue encore vaguement, le long d’une jachère, les traces d’ornières d’un très très vieux chemin, abandonné depuis des années. On suit donc la lisière et les vieilles traces jusqu’à un cabanon hors d’âge complètement en ruines. Et là, plus rien ! Voire… Catherine, fort observatrice, voit une mince sente partir derrière le cabanon. Mimi, Bonhommet, Catherine et Daho s’y faufilent. Moi, j’élague avec Ice… (et on ne rit pas !). Nous arrivons sur un terre-plein, en haut d’une carrière. Mimi sort sa boussole, et décrète « C’est par là ! » en nous désignant une mer de brousailles et quelques arbres… Nous la suivons docilement. Comme la végétation est dense et que Bonhommet n’est pas bien grand, de Mimi nous ne voyons que le haut du corps… qui soudain disparaît à notre vue, tandis qu’une voix caverneuse nous vient de dessous les fougères : « ça ne passe pas ! ». Tout de suite après, nous voyons Mimi et Bonhommet émerger de l’enchevêtrement brancheux, monter sur une butte, nous contourner et repartir ! Catherine est aux anges : elle découvre le « hors-piste » et est immédiatement conquise. Faut dire qu’elle monte Daho, champion toutes catégories des terrains difficiles, tandis que je supervise la situation du haut d’un Ice décidément imperturbable.

Nous arrivons début d’après-midi à notre rendez-vous, on procède à l’échange des chevaux, et nous voilà partis, à 8 au lieu de 6. Tout se passe extrêmement bien : le petit cheval est parfait, selon nos constatations et aux dires de sa cavalière. Arrivés au gîte, nous avons la surprise d’y retrouver Bernadette, une de mes élèves venue dire un petit bonjour ! Elle trouve rapidement un terrain de conversation avec le propriétaire de Jaritto : ils sont tous deux éleveurs, lui de PRE, elle de fjords. On attelle le van pour reconduire proprio et cheval chez eux, en les remerciant chaleureusement pour cette bien jolie promenade du côté de Lansival. Et tout se termine au gîte, autour d’une tablée essentiellement flamande, où on rigole beaucoup.
L’appareil photo ayant rendu l’âme faute d’énergie la veille, point de photos. Pas trop grave puisqu’on refait le même tour que le 3ème jour, à l’envers. Pourquoi ? A cause de l’amour soudain de Catherine pour les gués. Ice les adore également : ils font donc la paire, en nous éclaboussant copieusement !
A midi, nous essuyons un orage : on a juste le temps de se mettre à l’abri dans une sapinière, tandis que les chevaux broûtent dans la clairière juste à côté. Mimi et Catherine rigolent : j’ai pris mon poncho militaire pour couvrir mon cheval et son harnachement, et la capuche du poncho s’adapte juste aux fourches de ma selle : trop comique ! Les bois de Bihain sont vraiment agréables, et les chemins vraiment pas fréquentés. Les chevaux se plaisent dans leur prairie du gîte : il n’y a pas trop d’insectes, et le climat est plus que clément. Tous les matins, nous attendons patiemment qu’ils aient fini leur sieste digestive pour nous mettre en route ! Bande de paresseux !

Catherine nous quitte ici : je la reconduis chez elle et m’égare quelque peu dans Liège-centre : cauchemar : je me perds systématiquement en ville ! Retour au gîte, et premier chargement vers Frahan.

Route superbe jusqu’à 20 km du but. A partir de là, méandres et courbes de niveau se succèdent. Je n’aime pas trop, surtout avec le van. Le second transfert, après des adieux un peu tristes, s’effectue cependant aussi bien que le premier, et nous voici installés à Frahan. L’accueil était censé être plus chaleureux puisque j’arrivais chez une vieille connaissance. Il fut d’abord commercial, pour se dégeler par la suite.
Tom est venu nous rejoindre avec Anne-Marie de grand matin pour passer la journée avec Ice.

Très joli tour passant près de Poupehan, Vivy, et retour par Rochehaut et un point-de-vue à couper le souffle à la verticale de notre gîte, suivi bien sûr d’une superbe descente !

Excellente journée dont Tom se déclara ravi, et tout prêt à recommencer. Nous avons fait un peu de découverte en hors-piste, Ice nous a une fois de plus démontré ses brillantes capacités de cheval tout terrain… et je crois que Tom a sauté son premier obstacle, tout à fait par inadvertance !

La soirée fut calme et tranquille, sauf pour les chevaux, qui ont dû attendre la nuit tombée pour ne plus être assaillis par les insectes. Heureusement, nous avions pris leurs moustiquaires…
Nous ne sommes que 4 : Ice reste donc au gîte, n’ayant pas de cavalier aujourd’hui. Petit tour par Corbion, puis le Gros Hêtre, et retour par Merleux Han et l’arrière du camping de Poupehan.

Il fait moins chaud que la veille, et l’air circule. Le pique-nique est pour une fois civilisé : nous disposons d’un banc… très vite squatté par les chevaux. Heureusement que Mimi a de bons réflexes, sinon Idaho m’aurait mangé mon sandwich, bourré de délicieuse salade !
C’est bien agréable en tout cas, de profiter ainsi de la nature avec nos montures... Ice est TRES heureux de revoir les copains. Nous sommes en fait dans un lieu très touristique, et comme nous préférons la solitude, après le repas du soir et un rapide bonsoir aux chevaux, nous nous réfugions dans notre chambre… Histoire de passer une soirée calme et reposante.

Sophie nous rejoint pour le petit déjeuner, et nous nous mettons en route vers 11.00… Il fait chaud, très chaud. Première trempette dans un gué à la sortie de Frahan, puis grosse montée vers la route de Rochehaut.

Les chevaux nous surprennent : ils ne suent pas ! C’est que l’entraînement porte ses fruits. On continue à monter, pour ensuite plonger sur Poupehan. On suit la Semois jusqu’au très beau gué de Merleuz Han, qu’on traverse. Ensuite, grosse montée vers la pointe de Merleuz Han : Idaho et Ice mènent le train, tandis que Bonhommet musarde. Nous suivons la ligne de crête pour arriver au lieu-dit du Gros Hêtre. Pose de midi à l’entrée d’une pâture, à l’ombre d’un arbre accueillant. Bonne sieste pour moi. On se remet en selle, pour nous diriger vers Corbion. On traverse le petit village et en profitons pour abreuver les chevaux à la fontaine. En passant par le Moulin Joly, nous rejoignons les Croisettes. Il y a un joli gué, et Mimi, qui recherche systématiquement tous les endroits où les chevaux peuvent s’abreuver, n’hésite pas à y entrer.
Nous entendons un discret « clac », suivi d’un petit « plouf » : Mimi n’a plus de croupière à sa selle toute neuve : l’attache a sauté. Et voilà notre Mimi pataugeant à pied dans le gué, pour repêcher sa croupière dans l’eau claire… Un peu plus loin, en descendant le chemin des Croisettes, nous croisons… un chef scout en voiture ! Plus bas, il y a un petit ru, dans lequel il y a moyen de faire trempette. Mimi descend 3 mètres plus bas dans le ru à côté d’un petit pont, pour tomber sur une troupe de CPs de patro, qui tiennent une « réunion non officielle » sous le pont ! Grands éclats de rires lorsque Bonhommet se met à éclabousser tout le monde !
Nous repartons en riant. Un peu plus loin, nous traversons la route pour rejoindre le gué de Frahan. Bonhommet, toujours aussi en forme, secoue un peu fort la tête… et se débride ! Voilà Mimi au milieu du gué, avec un cheval sans rien sur la tête ! Mimi le rebride sans trop de mal et … entreprend d’explorer la Semois hors gué. Ca s’enfonce, ça s’enfonce… et « plouf » ! Voilà Bonhommet qui plonge tête la première dans un trou, mais heureusement ne boit qu’une petite tasse. Il émerge, les oreilles en béret basque, un nuage noir au dessus de la tête, pas content du tout. Mimi, qui a cru boire également la tasse, n’a que les pieds un peu humides. L’honneur est sauf ! Et tout se conclut par un beau fou-rire…
Nous rentrons à La Passerelle ravies de notre journée, bien brunies par un grand soleil, pour retrouver Jodie (la plus jeune de mes élèves, 13 ans), qui vient passer les 2 derniers jours de rando avec nous ! Un petit verre pour se rafraîchir, un petit souper léger, le picotin des dadous, et dodo.
Ah oui, voici la méthode très personnelle de Daho pour se faire gâter :
1. Faire semblant de ne pas manger, juste assez pour m’inquiéter.
2. manger distraitement quelques grains, l’air de ne pas y toucher. Naturellement, je lui tiens son seau, le cajole, le caresse, le dorlote, pour qu’il continue à manger.
3. Ameutées, Jodie, Sophie et Mimi m’aident de leur mieux à entourer mon « dépressif » de dadou…
4. … qui termine en 20 minutes une gamelle en se pourléchant les babines ! Sagouin !
Moralité : il faut faire l’âne pour avoir du son, ou comment avoir des câlins en faisant semblant de n’avoir pas faim ! Je l’adore, ce dadou !

Réveil à 8h30, et Jodie n’est pas prête. Elle a enfin retrouvé un bon matelas après 15 jours de camp guide, et Morphée l’a gardé dans ses bras un peu tard que prévu. Elle nous rejoint pour le petit déjeûner. On prépare les chevaux, et en route pour de nouvelles aventures. Nous partons par Frahan pour changer, faisons le tour du méandre, pour passer un superbe gué.
Puis nous refaisons le tour du méandre de Frahan par le chemin des crêtes de l’autre côté, juste sous Rochehaut. Ensuite, nous remontons vers la ville haute, traversons un quartier tranquille, pour nous retrouver en pleine campagne, au milieu d’un parc à gibier… Un gentil trio de petits ânes vient tenir compagnie aux dadous qui broutent 5 minutes.
On continue par un autre chemin de crêtes, parallèle à un chemin que nous avons déjà pris avec Tom : magnifique ! Les feuillus succèdent aux sapins, et il fait chaud, chaud, chaud… Nous trouvons enfin un coin tranquille pour pique-niquer … sur un nid de fourmis pour Mimi ! A croire qu’elle les attire …
Retour tranquille à La Passerelle, pas trop fatiguées, mais absolument assoiffées et surtout en nage. Il fait franchement très chaud … Après avoir éclusé un certain nombre de … verres d’eau ( !), Mimi et Jodi vont faire trempette dans la Semois, qui est tiède à souhait ! Souper délicieux, picotin aux dadous, soirée calme et au lit.
Le dernier jour n’est jamais le plus gai de la randonnée. Nous sommes parties sous un soleil déjà cuisant, Jodie montant en amazone cette fois, mais pas en jupe : il fait trop chaud pour elle !
En arrivant vers le coin des Croisette déjà exploré 2 jours plus tôt, je suggère à Mimi de tourner dans l’autre direction. Et nous voilà parties vers Alle-sur-Semois, autre joli patelin. A partir de là, on rentre dans un domaine forestier magnifique, dans lequel on va serpenter pendant quelques heures, au gré de l’imagination de notre cartographe, car toute la région est libre d’accès. Pas de panneau « privé », aucune entrée interdite : c’est le vrai parfum de la liberté. Nous ferons au milieu des bois notre meilleur pique-nique, dans une clairière pleine d’herbe tendre, au pied de quelques chênes.
La soirée ne sera pas la plus calme… Mimi a pris l’habitude de boire un petit verre de vin rouge au repas. Nous sommes au dernier jour de rando, la nostalgie nous guette, et Mimi s’offre un second puis un troisième verre… Puis arrive Fredo, l’homme à tout faire du domaine, qui nous offre la tournée. Gentil, le Fredo, mais était-ce une bonne idée ? Puis arrive une des demoiselle de service, avec un seau à champagne : tournée de la patronne ! Ouille… 2 bouteilles se vident, au milieu des éclats de rire et des anecdotes, car la patronne est également amazone. Nous regagnerons nos pénates bien trop tard, Jodie et moi soutenant une Mimi quelque peu égarée dans les vignes de Bacchus, a qui il faudra faire grimper les 2 étages qui nous séparent de nos plumards, sans louper trop de marches !
Avec une drôle de vision pour commencer la journée : elephant-woman ! Non, ce n’est pas une blague… Mimi a joué de malchance : elle a dormi (très bien d’ailleurs, ronflements sonores à l’appui) en compagnie de quelques araignées, qui l’ont abondamment piquée au visage, et elle fait une réaction allergique puissance 10 ! La pauvre se retrouve avec un visage tout bouffi, et 2 petites fentes à la place des yeux : un vrai portrait chinois ! Elle supportera d’ailleurs assez mal notre premier transport, qui ramène Idaho et Jodie à la maison. Le second transport, nous le ferons plus tard dans la soirée, pour éviter un coup de chaleur des chevaux comme de Mimi, et tout se terminera très bien : les chevaux sont ravis de retrouver leurs habitudes et leur maison, et nous apprécions la quiétude de notre paradis perdu.
Et voilà, encore une rando (mais pas une « vraie » rando itinérante cette fois) qui se termine. Le bilan : le nouveau matériel de Mimi est encore en rodage : les matelassures de sa selle ne sont pas encore parfaites pour Bonhommet, qui fait une petite pelade. Quant à moi, j’ai enfin découvert une selle qui me donne une position fort correcte, qui ne me fatigue pas, qui est confortable, et qui s’adapte parfaitement à Daho : il était temps, après 15 ans de monte amazone, non ? Des projets pour l’année prochaine, certainement… La Bretagne, avec une incursion en Baie du Mont Saint Michel, un voyage jusque dans les Pyrénées, voire un petit tour en Lozère… On verra ! Mais c’est sûr, on repart !